Interview Pasha, artiste de l’Acte VI

L’Acte VI du dîner-spectacle cabaret-cirque a débuté en septembre 2023 et se jouera jusqu’en juin 2024. Pour ce spectacle inédit, de nouveaux artistes forment la troupe.
Découvrez l’interview de Pasha, artiste de cette nouvelle saison !

Je m’appelle Pasha et je suis né en Biélorussie.
Je fais plusieurs choses ! En ce moment je suis ici au Cirque Imagine en tant qu’artiste avec mon numéro de barres fixes.
Je fais aussi des études parallèlement. J’ai étudié la finance à l’Université de Yale aux Etats-Unis et ensuite j’ai changé pour des études en psychologie.

En tant qu’artiste j’ai travaillé dans de nombreux pays et lieux différents : Angleterre, Norvège, Allemagne, Espagne, Canada pour le Cirque du Soleil et plein d’autres.

Mon père était gymnaste professionnel, c’était un athlète incroyable. J’ai donc commencé par la gymnastique à 5 ans, et j’ai été professionnel pendant 15 ans. En Biélorussie la discipline était stricte. On s’entraînait 2 fois par jour 6 jours sur 7 !

Mon père, qui par la suite a été artiste de cirque en barres fixes, m’a proposé de travailler avec lui. Au début je ne voulais pas ! J’étais jeune je ne comprenais pas, ça ressemblait à la gym mais sans compétition. Puis j’ai changé d’avis, j’ai travaillé et je me suis donné à 100%.

C’est très différent de performer en gym et sur scène. Au cirque, il n’y a pas de matelas et il y a la musique, les lumières. La gym est plus difficile, plus stricte mais le cirque est plus « sauvage ». Il y a plus de liberté, on peut faire ce qu’on veut, tant que ce n’est pas dangereux pour nous ou pour le public. On peut ajouter de la danse, de la comédie, de l’interprétation, il n’y a pas de règles.

J’ai commencé à travailler avec mon père, qui était le leader d’une troupe de 6 artistes.
Dans l’histoire des arts circassiens, les numéros de barres fixes se faisaient toujours à plusieurs. Personne d’autre ne fait ce numéro seul, je suis le seul.

On a voulu, avec l’aide de mon père et de ma sœur Anastasiya, réinventer ce numéro.
Avant on pouvait être jusqu’à 8 artistes sur scène, on a voulu casser les codes pour que je sois seul sur les barres. Ça m’a permis d’ajouter de la danse, de l’interprétation, tout le côté artistique. Pour moi c’est ce qui donne du sens au cirque, c’est qu’on peut y ajouter de l’art, contrairement à la gym.
Seul on doit aussi assurer le show tout le long du numéro, alors qu’à plusieurs il y a des moments de « pauses » pour chaque artiste.

En résumé, je suis passé d’un numéro à 5-6 personnes, ensuite à 2 avec ma sœur Anastasiya qui dansait pendant mon numéro, et maintenant je suis vraiment seul sur scène.

C’est un vrai changement de concept par rapport à ce qui se faisait. Les gens ne comprenaient pas au début, c’était vraiment nouveau.

C’est effectivement ma deuxième année ici et pour cet Acte VI, j’ai changé mon numéro avec une nouvelle mise en scène, nouvelle musique et nouvelle chorégraphie. J’ai travaillé avec un chorégraphe ukrainien durant l’été.
C’est un numéro très différent pour moi. Je voulais ajouter de l’humour, il y a beaucoup plus de comédie que mon ancien numéro, il y a une véritable histoire autour.

Cette nouvelle mise en scène colle aussi très bien à l’esprit de l’Acte VI.

J’aime l’esprit du spectacle, mais aussi de toutes les équipes qui travaillent (artistes, techniciens son, lumière, le bureau, la création). Tout le monde a fait un travail incroyable main dans la main.
Anastasiya est bien sûr le moteur de toutes ces idées ! Je suis content qu’elle ait choisi cette direction pour ce spectacle, à mon sens les gens ont assez de « dramas » dans leur vie, ils viennent ici pour avoir un moment plus léger et joyeux, se relâcher du quotidien.
Il y a aussi beaucoup de jeunes artistes qui apportent de la fraîcheur et une vraie lumière.

J’aime tout, ce que je fais, les barres, la sensation quand je me pends aux barres.
Même si c’est difficile, c’est un sentiment incroyable de se surpasser, de faire quelque chose que personne n’a fait avant.